vendredi 20 avril 2018

Escalade en Calanques - jour 2

La météo incertaine nous pousse au fond des calanques via les Goudes et Callelongue. Une route du bout du monde débouche sur quelques cabanons et un port balayé par les vents. Nous remontons en direction du Rocher de Saint Michel d'eau douce. Un magnifique cirque qui s'ouvre sur la mer. La falaise sombre, massive et verticale impose l'atmosphère, bien aidée en ça par les masses de nuages qui barrent le ciel.

Aujourd'hui, il faudra gérer la grimpe, les techniques de corde, le vide et ses émotions. Olivier se préoccupe vraiment de ses ouailles. Ses gestes et ses paroles sont rassurants. Il entame l'aventure pour une longueur qui ne sera même pas un échauffement pour lui. D'ailleurs, les chaussons resteront dans le sac. La 2ème longueur est gravie par Elie sans peur. La 3e sera source d'émotion sur une petite traversée. Le vide sous nos pieds ne fera qu'en rajouter. Ainsi va l'apprentissage de la grande voie. Au dessus de nos têtes résonnent les cris stridents de ce couple de faucon crécerelle. Sans le savoir, nous venons d'enjamber leur nid. Cette voie sera d'ailleurs fermée dès notre retour par la police de l'environnement. La dernière longueur propose deux passages plus physiques. Je suis rassuré en m'asseyant sur la terrasse sommitale. L'atmosphère se détend, la météo se radoucit. La tension mentale s'évapore avec les nuages. Me voila les deux pieds sur terre.

Le temps s'était arrêté, il déroule à nouveau son fil, en même temps que je m'autorise enfin à souffler. De longues minutes s'égrainent alors que je m'imprègne du panorama. Les couleurs, les reliefs, les odeurs et les souffles se gravent sur un marbre que je ne manquerais pas de ressortir pour me dire combien c'était fantastique.

Une bonne descente dans les pierriers nous mènera à la grotte de l'ermite où Adam Ondra répéta le 9a de "Roby in the sky", rien que ça ! Olivier nous entraine dans une dernière longueur pour nous enseigner l'art du rappel, art que je ne maîtrise pas encore à la perfection.

Cette journée s'achève au port de Callelongue où les barques sont battues par les bourrasques d'un vent que rien ne peut arrêter. Tout nous a rappelé que nous n'étions que 3 grains de sable posés par là.









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