mercredi 25 juillet 2012

La vérité n’est pas toujours belle à voir.. PAR STEPH.B

Je vous laisse lire cet article rédigé par mon idole vosgienne, Steph.B, auteur pour 47minutes et pour Northface. Il rédige ces qq lignes sur mon alimentation pré-et-post ultra beaufortain!



En photo jujutrail accueilli vendredi soir au camping de Queige dans le camp de base “luigi racing” et compagnie..
Je reprécise à mes enfants que ce n’est pas son vrai nom, car poupouce était convaincu et soutenait à sa soeur dans un coin de la tente avant de venir dire bonjour sur un ton énervé : “si nounette, jujutrail c’est son vrai nom”, ce n’est donc pas de la famille à Damien le rugbyman..
Jusque là le repas c’était bien passé..
Mais à la fin alors que nous nous apprétions à prendre une tisane tout bien gentil et que l’on est pépère, c’est là que notre jujutrail est parti dans du total foutrac..
En dessert, nutella à la louche, j’ai commencé par écarter les enfants qui n’en avaient jamais vu..
Et puis monsieur nous a sorti la panoplie des trucs qu’il allait avaler pendant la course et là j’ai évacué le camping pour raison sanitaire..

J’étais choqué comme gamin quand on se retrouve dans une soirée entre pote et qu’il y en a qui boivent de la bière ou fume du pchit, on se sent mal à l’aise..

J’imaginais qu’il ce mettait ça directement en supo pour passer plus vite dans le sang..

Encore plus fort, sylvia croyait à de la crème solaire, non ça se mange (goût vache crevé)..

Et pour finir, reçu hier par SMS de jujutrail euh pardon poupouce Trail Juju..
Avec en cmmentaire..
“Voici mon camel à la fin de la course. De quoi alimenter encore un peu plus ton article sur moi ! Pour info, les gels en forme de fusée sont liquides et dégeu ! Des gaz anaux de décharges publiques ont alimenté les naseaux de mes poursuivants !”
Je vous laisse juge de vos pensez..pixelstats trackingpixel

mardi 24 juillet 2012

ultraBeaufortain (épisode 2)

La mise en suspense des scénaristes fait perdre la boule à certains lecteurs, je vous délivre enfin de cette tension insoutenable.

Dans le premier épisode, Jujutrail se liait d'amour avec Eric Robert le dromois. Malheureusement, cette idylle prenait fin dans le pierrier. Bien que pas loin derrière, je me lançais à la poursuite de Guillaume Thibault l'annecien et de sa 18e place. On se racontera notre vie jusqu'au ravito de la Gitte. Cette relation vivra des hauts et des bas. On se régalera sur les crêtes de la gitte où nous attendra l'un des 35 points de contrôle gérés par d'impertubables bénévoles, insensibles aux intempéries.

Passage surfréquenté sur le col utmbiste du Bonhomme avant un époustouflant passage du curé qui aura gratté la roche à la petite cuillère pour prêcher la bonne parole au hameau de la Gittaz ou gitt' pour les autochtones. S'ensuit une bonne partie de freestyle campagnard sur le sentier boueux, tracé à grands renforts de galloches bovines. Le ravito mettra encore fin à cette amourette passagère. Objectif, se faire la malle pendant 2h jusqu'au joli col joli. Je suis peiné de retouver mes ex, bras dessus, bras dessous ! Je fais le loup solitaire qui traine sa savatte sur une piste taillé à la serpette dans un champ d'épinard. Au sommet, mes deux poursuivants poursuivent. Je deviens alors leur poursuivant à distance respectable.

Au Joli (km 71), il est 16h. Nous reprenons notre ménage à trois en direction des alpages. Le ciel s'éclaircit et nous offre une magnifique vue sur Roselend et sur l'impressionant Charvin. C'est roulant et glissant. Les étrons (ou déjections) des beaufortaines  se jouent de notre adhérence. On ne compte plus le nombre de flaque qui inonderont les chaussures de certains. La hauteur de mes hokas me transforme en aéroglisseur.

Le mantra interne devient "avance, avance, marche, marche.." J'atteinds les Saisies. Les calculs vont bon train,  à 10km/h en descente plus 300m+ pour le Bisanne, je vais donc arriver aux alentours de 20h30 ? Ravito express sous les clameurs de la foule en délire. Dré sous les pylones sur le Bisanne Express. Mon chemin de croix commence. Mon fardeau prend de l'ampleur en même temps que l'altitude. Je suis au bord de la déroute. Un ange m'accompagnera jusqu'à l'antenne sommitale en me motivant (merci à elle). Ma quête des sommets à poteau électrique se poursuit.

(hoka after Beaufortain, pas d'effondrement de la semelle)
C'est seul avec ma lassitude et mes douleurs partout que je m'élance dans le dénivelée négatif. 1400m-, le nez collé sur mon altimètre qui ne daigne pas descendre. Un fou furieux me déposera, genre un gars qui n'a pas pu courir 6500m+ ?!? C'est à 10' de l'arrivée qu'un choc électrique sous l'orteil viendra corser un peu plus l'affaire: le syndrôme de l'ampoule éclatée. Il ne manquait plus que ça. Je passe Queige puis le camping sous le luigi Barnum Vosgien?

16h45, 23e au scratch et 2e féminine, 103km et 6500m+ (à ma montre). Le sentiment du devoir accompli. Pas de douleur au thorax (merci Christine pour la sophro) mais des douleurs à peu près partout ailleurs. Félicitation à Jocelyn qui sera allé jusqu'au bout de l'effort pour rapporter le lot finisher et un morceau de Beaufort.


Après une nuit de repos, je suis surpris par mon état général, pas de courbatures à gogo ! récup dans les bains chauds islandais !!!

lundi 23 juillet 2012

ultra tour du Beaufortain (épisode 1)

Attention à ne pas confondre avec l'ultra tomme de Beaufort ! Ma kilian quest perso (ou rené charles quest) est de trouver le plus beau trail de france. J'attendais beaucoup de cet ultra pour prendre la première place à celui des aiguilles rouges. Le verdict en fin d'article.

La veille au sort, je bois les paroles de mon mentor spirituel vosgien, Steph brogniart. Ce dernier regorge de théorie en tout genre sur tout, de la préparation mentale,  la fabrication de sac, l'organisation de son équipe d'assistance, de sa centration sur soi-même. Sur ce dernier point, je suis plus sceptique sur le résultat (voir son blog).

Je file me coucher en faisant une petite séance sophro spéciale respiration anti-stress. Au réveil matinale voire nocturne, le speaker tente de nous chauffer à blanc mais à cette heure, pas grand monde pour lui répondre. Le coup de canon propulse Steph tel un obus sur le parcours. Je gère prudemment et tente de me débarasser d'une oppression qui tente une incursion interne. La montée sera longue, très longue (1500m+) jusqu'au col des lacs.
                                    (crédit photo, http://www.queige.com  )

S'enchaînent alors le col de la Bathie, passerelle du St Guérin puis Cormet d'Arêche. Rien de particulier sauf une perte de mon téléphone. Le ciel est encombré, pas de paysage, pas de photo de toute façon! Mon ménage a deux avec Eric prend forme, même rythme. Le lac amour scelle notre union. Cela dit, je ne me souviens pas de tous les passages.

La vraie montagne nous attend, col escarpé, passage en arête, altitude, pierrier ! On est au pied de la Pierra Ment' mais on ne la voit pas. C'est dire ! Alors qu'on l'aperçoit de partout dans les Alpes en temps normal !













Col du Bresson, refuge de Presset, col du Grand fond et  40km, 3800m+  dans la musette ! Je bénis mon guide technique, Guitoune, dans la descente pierrier-névé de la brêche de Praronzan. Je débaroule comme une balle, en roulant dans la menue pierraille.  Le lac de Roselend est immense et on ne voit rien !!! A la mi-course à plan de la lai: 50km, 4200m+ en 8h.

 
(crédit photo http://www.queige.com/ , jujutrail au non top de la mode avec un mélange de couleurs)

vendredi 20 juillet 2012

Semaines affutages


Sortie pélerinage trailistique au sommet du pic de Bertagne. Je suis comme aimanté par les sommets avec des grosses constructions bétonnées. Une belle antenne pour rappeler cette endroit préservé de la nature !?

Une montée pélerinage cycliste au sommet du col de l'Espigoulier. (crédit photo, jujutrail, mode antique)


Une double montée au sommet de Notre-Dame des Anges dans les chataîgneraies des Maures ou plutôt du mort comme me l'aura prouvé cette sortie dantesque. 1h de voiture pour y aller et constater que la valve de ma chambre à air est cassée. Je pars rouler malgré tout gonflé à 4 bars sur des routes ensuquées et trop raides pour le peu de forces que j'ai en ce moment. La route marquée sur la carte au col des fourches est finalement un chemin de terre. Rien ne va plus. J'allume donc un cierge pour raviver la flamme énergétique.

vendredi 13 juillet 2012

what's news doc ?

Le syndrôme de la "jambe de bois" (cf sport et vie) semble derrière moi. Je profite donc de cette période d'affutage pour faire du jus mental, physique et salé. La vie dans le sud de la France du côté d'Aubagne n'est pas vraiment faite pour moi. La fraîcheur de Franche-comté me ferait le plus grand bien mais c'est la torpeur provençale qui m'appuie sur le dos.

C'est donc l'aube qui m'accompagne dans mon pélérinage estival au sommet du pic de Bertagne. De la caillasse à gogo comme pour me rappeler le grand paradis minéral de Belledonne. Une grimpée en mode ultratrail avec bâton pour m'offrir une vue imprenable sur la baie de cassis, la rade marseillaise et les environs montagneux de l'arrière-pays.  Dans la descente, je me concentre sur les conseils donnés il y a peu, par mon mentor. Mais sans lui, le rythme n'est pas le même.

Je n'oublie pas les bains ressourçant à l'eau salée pour retonifier un corps un peu ramolli par les longues heures à regarder les coureurs du tour de France dans la montagne. C'est décidé, demain, je file dans les maures pour augmenter un peu ma collection de cols (plus de 200) un peu délaissé ces dernières années.

Désolé pour ce manque de photo liée à une absence de logiciel adapté, pourtant, elles sont bien présentes et déjà retouchées. Soyer patient !


syndrôme de la jambe de bois : blessure physique qui survient à l'approche d'une échéance lié certainement à un stress ou à une peur de l'échec. Celle-ci servirait d'excuse à l'athlète.

dépression négative : phénomène qui consiste à minimiser son état de forme, sa préparation en prévision de la course. Un éventuel échec aurait pour cause cette méforme ou ce manque d'entrainement. Le potentiel de l'athlète ne serait ainsi pas remis en cause. Cette dépression permet aussi  à l'athlète de conserver une bonne estime de soi.

A lire également "Le bonheur de courir" dans le hors-série de sport et vie.

dimanche 8 juillet 2012

Belledonne délirium- Stage descente

Les paysans ruraux des contreforts de Belledonne nous accueillent avec leur dictons locaux " Quand tu te fais les 3 pucelles, tu peux voir ses seins, vif et saignants (du noms des bleds environnants)". " Tu vois aussi chatterousse et chattechaude !".

Guillaume B., du team trail et cacahuète, nous a concocté un programme spécial "traileurs colline à vaches" dans son jardin Belledonnien. Yann est venu préparer la TDS et Philippe la 6000D. Au hameau de Freydière, le mantra journalier sera " marche ou crève". Les zig-zag de la montée jusqu'aux lac Crozet se transformeront en ligne droite. Pas question de devier de la ligne idéal. On coupe, on souffle, on souffre pour ma part.

A peine un coup d'oeil sur la piscine à débordement géante, le regard se pose sur l'un des milliards de cailloux qui jonchent le sol. Un pierrier par-ci, un névé par là ! Philippe, vierge de toute expérience alpine, effectue des calculs en vue de la 6000D. On court quand les gars ? 5km/h ??? Le voila peu rassuré, surtout quand sa semelle ripe sur le névé qui offre une glissade très peu recommandé.  Le sommet de la grande Lance de Domène nous offre un panorama exceptionnel : Mont-blanc sous la crème chantilly, Barre chocolaté des Ecrins, Pic de la Meije fraîche, Grande Casse à la Vanille !

On écoute attentivement les conseils du coach :
" Vous visez les cailloux fins et vous roulez avec eux. On met les épaules devant comme au ski".

C'est parti jusqu'au refuge de la pra. Délire total dans les névés et petites frayeurs sur les rochers. Le bouquetin s'est fait la belle depuis longtemps.

Maintenant, je suis cuit, cuit. Mon chemin de croix sera long jusqu'à la grande Lauzière. Je redécouvre qu'il est bien difficile de manger une barre céréale en montée. Philippe fait preuve d'une endurance longue distance, que Guillaume est réellement un gars du cru et que Yann ne faiblit vraiment jamais.



















Maintenant, place à la descente Belledonnienne. "Vous êtes sûrs que ça passe s'inquiète Philippe ? - Dré dans la pente !!! Effectivement ça passera, les culs de certains s'en souviennent. Guillaume terminera la descente en danseur de claquettes, par sa foulée haute en tempo !

Dans le pur esprit "trail et cacahuète" on finira cette magnifique journée attablé à la terrasse, une pression bien fraîche en main.



25km, 2400m+ en 5h15











mardi 3 juillet 2012

2 alpes raidlight épisode 2

Passé l'émotion du samedi, direction le snack et la bière en compagnie de mon accolyte biérophile grenoblois. Le mental lâche l'affaire, on l'écoute. Un bain de piscine réparateur et des autotransfusion sanguine. Je m'explique. Le moustique m'attaque sans peur, me tire mon sang. Mon corps le régénère. Je choppe le moustique, récupère mon sang et le ravale.

A 3h du mat', mon diaphragme semble bien détendu ! Feu, je cours dimanche. La chaleur a laissé place à une pluie éparse qui me convient bien mieux. Départ en descente, objectif: prendre du temps à Yann et contenir les assauts de Guillaume.
Dans la remontée, je reprends le dernier nommé. Me vient alors à l'esprit mes dernières tentatives avortées contre le sus-nommé, je vais morfler sévère à un moment ou l'autre. Je prends un rythme bien personnel jusqu'au sommet. Yann est 1'30 derrière moi selon l'ardoisier jaune.

On débaroule enfin sur les 2 Alpes en mode freestyler sur les pistes vtt. Les cuisses n'aiment pas trop ! On attaque alors la deuxième bouclette plus roulante et modifiée à cause des orages. Ma fille m'offre un pissenlit porte-bonheur, je lui adresse un bisou baveux ! Je remonte progressivement un gars, puis deux et trois ! Le train s'accélère, ah bas l'esprit trail, une place est une place ! Le dernier faux plat est insupportable, je prends 4" d'avance et relance à mort. Ma vision supersonique m'entraine droit sur les flèches. Ma fille me fonce dessus avec un grand sourire et moi, comme un père indigne, passe sans m'arrêter avec le feu, follet, au cul. C'est donc une 5e place qui m'attend bien loin des espérances les plus optimistes de la veille.



(crédit photo, cyril Cointre)
Au général , cet exploit du jour me permet de dépasser Yann et Guillaume mais un problème de dossard m'a oublié des classements de la verticale du samedi

verticale: http://ddata.over-blog.com/0/54/76/75/2ART-2012/verticale-du-diable.pdf
1h57 pour moi donc environ 48e

Trail des 2 Alpes: http://ddata.over-blog.com/0/54/76/75/2ART-2012/classement-trail-des-2-alpes.pdf

général:  http://ddata.over-blog.com/0/54/76/75/2ART-2012/Classement-pack-34.pdf
5h04 pour moi donc 9e



Sur le trail de la fée: victoire sans soucis pour notre ami Cédric Fleureton ! Il se promène même dans la station à la recherche de la ligne d'arrivée. 11 et 12e pour Rémi et Sylvain.

Résultats du trail de la fée: http://ddata.over-blog.com/0/54/76/75/2ART-2012/resultats-trail-de-la-fee.pdf

lundi 2 juillet 2012

Bilan du samedi

Le diagnostique pré-compétitif est rapide et simple:
- le sprint en côte de 7km me tord les boyaux à l'avance.
- La chaleur m'attend avec son gourdin.
- La fringale du départ à la mi-journée se frotte les mains d'impatience

Passé cette vision d'horreur, je retrouve avec plaisir la guitoune family et la Yanshkov team avec son photographe officiel. Une petite mise en rythme pour chauffer la bête et un arrosage dans le torrent pour la refroidir, allez comprendre. Ma seule chance de victoire, faire le départ à bloc et repousser les assaillants à l'aide des techniques ninja et mes bâtons.
Les premiers cm de course me ramène à une réalité peu glorieuse et prévue. Je suis carpet !

Le faux-plat montant sur Venosc m'autorise des moments pour souffler un peu. Il faut dire que la pente n'est que de 20% de moyenne. Toutes les techniques respiratoires y passent, long-court-court ; inspirationnnnnnnnnnn-expiration ! bloquer-mentaliser-souffler, .... Yann gère tout en aisance. Moment de relance dans les 2 Alpes sur le plat. Pause bisous à mes tendresses.

Le plat de résistance qui risque de me rester sur l'estomac. 40% de pente, dans les herbes, et tout droit jusqu'à la pancarte arrivée. Les mollets ressentent des douleurs anormales, le souffle se coupe encore un peu plus. C'est dans cette démarche robotique que l'on peut se hisser de qq cm à chaque pas. Cette douce mélodie ressemble à :

Couplet 1:  les deux bâtons plantés devant, je souffle, je pousse sur les quadriceps, Je tire sur les mollets, Je m'arrache du sol ! à répéter ad libidum !

Je rattrape Yann pour lui mettre un coup de pied au cul. Guitoune s'est enfui depuis longtemps, Matéo Jacquemond pire encore.  Mon chemin de croix ne fait que commencer. déshydratation, fatigue, hypo, pente,... mon fardeau ne fait que s'allourdir. Le moral se raccroche aux pancartes indiquant le dénivelée restant. Je franchis le dernier caillou de la montagne en 1h57, bien loin de mon potentiel habituel mais au maxi de celui du jour !




Le verdict raisonnable tombe: Je ne cours pas le dimanche, mon corps veut se reposer pendant un moment. J'irai au Beaufortain sur 3 jours pour faire le tour !