lundi 7 mai 2012

courir avec les stars épisode 3-Dawa Sherpa

Dawa a pris l'habitude de courir à Tiranges. Il faut dire qu'il court tous les WE. Ce matin, on ne peut pas le râter, tout de vert flashy vêtu. J'ai laissé mon maillot quechua chez moi pour ne pas prêter à confusion. Dès le départ, Dawa se positionne naturellement devant la meute et gère son allure. Il impose son aura charismatique. Le rythme est pépère mais par positionnement hiérarchique, on reste sagement derrière lui. Un Dawa, c'est devant et rien d'autre !

On entre enfin dans les sentiers techniques. 5 ou 6 coureurs sont encore dans ses pieds. Quel honneur d'avoir le népalais en guide touristique. Au détour d'un virage en épingle, le balisage indique qu'il fallait couper. Je m'exécute et revient sur le chemin en bourrant Dawa. Je voulais l'envoyer dans le décor. râté ! Dans les côtes il prend de l'avance, puissance oblige. Je reste dans les pieds de Lionel Trivel (quel honneur aussi) et nous revenons dans les descentes. Cela dure ainsi 45'.

Le sentier nous mène au bord d'une rivière. Le rythme s'est accéléré d'un coup. Quelle Chikungunya l'a piqué? Dawa en tête, semble ignoré la chose. On débaroule alors dans le lit de la rivière, il faut traverser sur les pierres mouillées, grimper des dalles, virevolté par les rochers. Au sortir, Lionel est refroidi par une chute, Anthony Cottier s'accroche, moi de même. On lève la tête et plus personne devant. Les sages diront que Dawa n'accélère pas, c'est le chemin qui s'accélère. Dawa ne grimpe pas, c'est le chemin qui descend.

Je reverrai Dawa à l'arrivée en footing de récup. On imagine bien l'artiste faire parler sa technique et sa puissance physique dans les méandres des vallons franchis.

- Alors Dawa, tu as mis une sacré mine dans la rivière ? lui demandai-je curieux.
- non, non, j'ai fait des petits pas comme ça, me répondit-il le sourire au lèvre.

Le temps d'une photo (la énième de la journée pour lui j'imagine).





crédit photo, jujutrail, le vainqueur et le vaincu (cheveux au vent)

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